
Louvain dit « non » par principe aux entreprises qui profitent de l'occupation israélienne, mais continue de collaborer avec la société d'espionnage israélienne controversée Cellebrite. Cette contradiction douloureuse a dominé hier le conseil municipal, où le PVDA a célébré le boycott de principe comme une « victoire pour le mouvement palestinien », mais a immédiatement lancé une attaque contre ce que le parti qualifie de « pure hypocrisie ». Les militants qui ont imposé le boycott ne considèrent donc pas le résultat provisoire comme une fin, mais comme le coup d'envoi de la prochaine phase de leur lutte.
Hier, le conseil municipal de Louvain a donné son feu vert à un boycott des entreprises qui tirent profit de l'occupation israélienne de la Palestine. Ce vote historique, conséquence directe de la pression constante exercée par le mouvement de solidarité avec la Palestine à Louvain, a été entaché d'une contradiction douloureuse : la ville refuse de mettre fin à sa collaboration avec la société d'espionnage israélienne controversée Cellebrite.
Pour Anton Nilis, conseiller municipal du PVDA, le boycott est une « victoire importante qui montre que la lutte continue porte ses fruits ». Il y a moins d'un mois, une proposition similaire du parti avait été rejetée comme « irréalisable ». « Sous la pression du mouvement, le conseil municipal la met finalement en œuvre. Il n'est pas trop tôt, Israël est en train de commettre un génocide contre les Palestiniens », déclare Nilis.
Le boycott est une « coquille vide » sans action contre Cellebrite
Cette victoire est un point de départ pour le mouvement, pas une ligne d'arrivée. L'attention se porte désormais sur la prochaine exigence cruciale : mettre fin à la collaboration actuelle avec Cellebrite, l'entreprise israélienne qui teste sa technologie sur les Palestiniens. Le boycott des nouveaux contrats est un précédent important, mais la lutte se poursuivra tant que Louvain continuera à faire affaire avec ce type d'entreprises.
« C'est de l'hypocrisie pure et simple », réagit Nilis. « On ne peut pas dire qu'on boycotte les entreprises israéliennes tout en refusant de mettre fin à la collaboration avec une entreprise comme Cellebrite. Un boycott qui ne s'applique que lorsque cela arrange la municipalité est une coquille vide. » Lors de la réunion du conseil, le PVDA a donc déposé une motion visant à mettre fin également aux contrats en cours, mais celle-ci n'a pas été adoptée.
Plus que des promesses, moins que des actes
Selon les observateurs, le vote révèle un conseil municipal divisé et soumis à des pressions. Alors qu'un signal de principe a été donné hier, le courage politique nécessaire pour passer à l'action concrète fait défaut. Outre la résiliation du contrat avec Cellebrite, le PVDA exige également une transparence totale : une liste publique de toutes les collaborations avec des entreprises israéliennes.
« Jusqu'à présent, il n'y a que des promesses, mais rien de concret », conclut Nilis. « Sans transparence et sans mettre fin à la collaboration avec Cellebrite, Louvain reste complice de l'occupation. Une véritable solidarité avec la Palestine exige des choix cohérents, pas seulement des gestes symboliques. »
Anton Nilis
Gemeenteraadslid Leuven
-1.png)